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RUFISQUE ETOUFFE PAR LE «CŒUR»

De l’Ouest, à parti du rond-point de la ZAC de Mbao jusqu’à la limite de la ville de Bargny et du tunnel sous le tracé du TER dans la commune de Rufisque nord au centre administratif, circuler dans la ville de Rufisque relève d’un parcours d’obstacles

La ville de Rufisque étouffe sous le poids de l’occupation anarchique de l’espace et de l’expansion des espaces commerciaux qui ont fini de la défigurer. Une situation qui découle de plusieurs facteurs, principalement à l’extension de la ville vers la ZAC de Mbao et à l’émergence des nouvelles cités dans l’ex communauté rurale de Sangalkam. Aujourd’hui Rufisque attend avec impatience une opération comme celles connues à Keur Massar et Pikine –Guédiawaye.

De l’Ouest, à parti du rond-point de la ZAC de Mbao jusqu’à la limite de la ville de Bargny et du tunnel sous le tracé du TER dans la commune de Rufisque nord au centre administratif, circuler dans la ville de Rufisque relève d’un parcours d’obstacles. Il faut fait faire des coudes pour pouvoir marcher et se mouvoir sur certains axes. Tellement l’occupation anarchique de l’espace et la prolifération des marchés et autres cantines ont rétréci l’espace. Une situation aggravée par la multitude de garages de taxis clandos aux abords du marché central et en plein cœur des quartiers Keury-Souf et Keury-Kao, mais aussi sur toutes les voies passantes.

Entre l’installation des tabliers, sur les axes fréquentés, les boutiques qui exposent leurs marchandises sur les trottoirs et l’extension du marché central jusque sur les rues Ousmane Socé Diop (ex Gambetta) et Adama Lô où vendeurs de poissons, de produits détergents, d’habillements et autres appareils électroménagers se disputent les trottoirs et une partie de la route, la circulation des voitures sur ces deux plus longues rues de la ville devient un calvaire pour les conducteurs. Les Passants, pour leur part, sont obligés de se débrouiller pour circuler et éviter en même temps de se faire heurter par un véhicule ou par les nombreux taxis-motos qui circulent dans la ville. Partout sur la route nationale et en allant vers la direction de la mer, ce sont, à perte de vue des tables, surplombées par des parasols qui ornent la ville. Dans le sens vers le nord, c’est un marché improvisé qui est installé dans l’espace compris entre la Clinique Rada et le tunnel sous le rail, sans oublier le centre commercial construit sur une partie du canal qui traverse la ville. L’autre partie du canal, qui vient d’être fermée dans le cadre des travaux du PROMOVILLES, commence déjà à être squattée par les vendeurs de chaussures, les conducteurs de moto taxis. La ville offre l’image d’un grand souk, un véritables capharnaüm avec son lot de nuisances sonores mais aussi d’odeurs nauséabondes qui causent un énorme préjudice aux riverains du quartier mais aussi aux établissements scolaires, comme l’annexe du Lycée Abdoulaye Sadji, le groupe scolaire Tafsir Niaw Faye, l’école élémentaire Ibra Seck.

Les riverains se plaignent du fait que l’accès à leurs domiciles est souvent bloqué par les tabliers, des nuisances sonores provoquées par des mégaphones qui distillent en boucle des sonorités musicales pour attirer la clientèle et de l’odeur fétides des produits pourris et des eaux glauques qui tapissent l’asphalte. « Nous sommes fatigués non seulement on ne dort pas, c’est à 04 du matin qu’ils commencent à venir avec des camions pour décharger le poisson et les légumes sous un concert de klaxons et de cris des vendeurs et des porteurs. Et toute la journée c’est comme ça. Ce n’est qu’entre 21 heures et l’aurore qu’on a une accalmie » se plaint Abdoulaye Seck dont la maison est à l’entrée du marché central. Pour lui, cette situation est due à un manque de vision des équipes municipales qui se sont succédées à la tête des différentes communes et de la ville de Rufisque. « Tout le monde voyait que Rufisque connaissait une extension avec les nouvelles cités du cotés de l’Ouest vers la Zac Mbao, au Nord avec ce qu’on appelle communément Rufisque 2 et dont le lotissement date de la magistrature de Mbaye Jacques Diop sans oublier les nouvelles cités de l’ancienne communauté rurale de Sangalkam.

La création de ces nouvelles cités n’a pas été accompagnée par la création d’infrastructures marchandes. Ce qui fait que tous convergent vers le marché central ce qui explique la multiplication des taxis clandos pour desservir ces zones vers le centre-ville de Rufisque. Il s’y ajoute que cette situation est aggravée par certaines familles qui ont transformé leurs maisons pour en faire des magasins qu’elles louent aux commerçants. « Les causes sont nombreuses La commercialisation excessive des bâtis a usage d’habitation qui accélèrent la croissance des zones commerciales telles que les marchés .les zones d’influence des marchés s’étendent vers des zones paisibles L’irrégularité des opérations de contrôles et de suivi des zones d’occupation faute de moyens . Un mauvais suivi des autorisations d’occupation et de construction qui ne respectent pas les règles définies » expliquent Abdou Faye habitant de Keury-Souf, quartier du centreville de Rufisque. Pourtant depuis 2013, les autorités municipales et administratives tentent vainement d’endiguer ce phénomène qui a fini de balafrer le cœur de Rufisque. Déjà sous l’ancien maire Badara Mamaya Sène une brigade avait été mise en place pour déguerpir les occupations anarchiques et surveiller les espaces libérés afin d’éviter un retour des marchands, tabliers et autres. Ces successeurs ont poursuivi dans cette démarche mais avec peu de résultats.

En 2023, Abdou Khadre Diop, le préfet nouvellement affecté avait initié une action d’envergure avec un impact visible qui avait permis libérer l’emprise sur les voies publiques tant au niveau du marché et du centre-ville, qu’au niveau du foirail de Rufisque et de la gare routière. Malheureusement il sera affecté à Diourbel, son successeur Maguette Diouck, va suivre dans le même sillage. Mais leurs actions se heurtent à l’équation du suivi et du manque d’appui des autorités décentralisées. « Au niveau local absence de coordination entre les différents services administratifs et de gouvernance territoriale due aux enjeux sur les revenues d’occupation, sur le maintien de l’ordre public et le respect des règles .

La commune compte sur l’occupation pour accroître ces revenues ,l’autorité déconcentré qui suit son rôle de maintien et de respect des règles. Il y a aussi une absence de plan de réinstallation ou d’alternatif » a dit Abdou Faye. Pour lui, les solutions existent et consistent à contenir ou camper la limite des espaces commerciaux Faire un contrôle a posteriori des autorisations d’occupation et de constructions pour vérifier l’adéquation des règles et des plans présentés.

En attendant les rufisquois attendent avec impatience le lancement d’une nouvelle opération de déguerpissement et de libération des voies publiques, conformément aux directives du nouveau ministre de l’intérieur relatives à la lutte contre les encombrements et l’occupation anarchique.

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