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« Papis Diop dégage ! », « Non au projet Casa Orascom ! » : soulèvement populaire à Niague

Brassards rouges, pancartes brandies et slogans scandés. À Niague, dans le département de Rufisque, un véritable soulèvement populaire a eu lieu ce mardi 28 octobre. Des centaines de personnes vêtues de rouge ont battu le macadam, de la devanture du CEM jusqu’à l’entrée du village, pour dire non au projet immobilier Casa Orascom, baptisé Ville Verte. Les pancartes et les cris résonnaient comme un avertissement clair : « Papis Diop dégage ! » ou encore « Non au projet Casa Orascom ! »

La marche pacifique a rassemblé hommes, femmes et jeunes déterminés à défendre leur environnement et leur cadre de vie. Pour eux, ce projet représente une menace directe pour l’écosystème fragile du Lac Rose, la forêt de filaos et les activités touristiques qui font vivre la majorité des jeunes de la localité. Les manifestants accusent le maire de Tivaouane Peulh-Niague, Momar Sokhna Diop, et la DGPU (Délégation générale à la Promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose) d’être en connivence de ce projet controversé. Ils ont dénoncé cette position, qu’ils jugent incompréhensible et dangereuse pour l’avenir du village.

Les habitants alertent sur les risques qui pèsent sur leur mode de vie et leur survie économique. Le Lac Rose, véritable joyau naturel et patrimoine local, pourrait disparaître si ce projet se concrétise, avec des conséquences irréversibles pour la biodiversité, la collecte du sel et le tourisme. Ils ont affirmé que la protection de leur environnement est non négociable.

« Aujourd’hui, c’est la jeunesse de ce village qui s’est réunie. Cette jeunesse parle d’une seule voix. Le projet Orascom va détruire notre environnement, la banque de filaos plantée par nos parents entre 2005 et 2006, les dunes et l’infiltration des eaux vers le lac. Cela entraînera inéluctablement le dessèchement du Lac Rose. » a dénoncé Dr Amath Wade.

« Ce projet ne sert qu’à des intérêts économiques d’une multinationale étrangère, avec 18 000 logements prévus pour accueillir jusqu’à 140 000 personnes, soit quatre fois la population actuelle de Niague. C’est une ville qui va engloutir notre village, détruire le lac, notre accès à la mer et notre économie. Nous ne pouvons accepter cela. » a-t-il affirmé.

« La vie des habitants n’a pas de prix et nous demandons à l’État de revenir sur ce projet et de discuter avec nous pour trouver de vraies solutions, comme le classement du lac Rose par décret présidentiel. » a insisté le porte-parole.

Les populations menacent de maintenir la pression jusqu’à obtenir gain de cause. Elles interpellent les autorités étatiques pour régir avant que l’irréparable ne se produise et pour protéger le Lac Rose, la forêt de filaos et leur avenir, ont-elles ajouté.

Au-delà d’un simple refus, cette mobilisation est un cri d’alerte. Niague et ses habitants rappellent que le développement ne peut se faire au détriment de l’environnement et de la vie des communautés locales. Ce mardi restera donc marqué dans les mémoires comme un jour de vérité, où le village s’est levé pour défendre son patrimoine et sa dignité face à des intérêts économiques étrangers.

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