Les dessous expl0sifs du face-à-face entre Pape Malick ndour et le juge du pjf

Inculpé pour association de malfaiteurs, escroquerie sur des deniers publics et blanchiment de capitaux, l’ancien coordonnateur du Prodac, Pape Malick Ndour, échappe à la prison mais pas au bracelet électronique. Un épisode judiciaire tendu, raconté par L’Observateur, où défense, accusations et manœuvres judiciaires s’entremêlent.
Après une nuit passée dans les geôles du commissariat du Port à Dakar, Pape Malick Ndour, ancien coordonnateur du Programme des Domaines agricoles communautaires (Prodac), a vécu un face-à-face électrique avec le Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF), Idrissa Diarra.
Selon les informations exclusives rapportées par L’Observateur, l’ancien ministre, inculpé pour association de malfaiteurs, escroquerie sur des deniers publics et blanchiment de capitaux, a obtenu une liberté provisoire sous bracelet électronique, au grand désarroi du procureur qui réclamait un mandat de dépôt ferme.
Un duel judiciaire sous haute tension
Assisté de ses avocats, Pape Malick Ndour a livré une défense musclée, réfutant catégoriquement les accusations. Devant le juge Diarra, il s’est dit « choqué, ébahi et déçu », soulignant l’incohérence des poursuites :
« Je ne peux être complice de personnes avec lesquelles je n’ai jamais travaillé. J’étais au ministère des Finances quand Mamina Daffé dirigeait le Prodac. Comment pourrais-je être son complice ? »
Toujours selon L’Observateur, Ndour a défié le magistrat de lui présenter le moindre acte de cogestion avec Mamina Daffé, rappelant qu’il ne l’a rencontré qu’à la passation de service en 2019. Il a aussi nié tout lien avec Ibrahima Cissé, dirigeant de la société Tida, aujourd’hui incarcéré dans le même dossier.
Des pièces et une défense bien armées
Munis d’une pile de documents volumineuse — factures, procès-verbaux de réception, documents douaniers —, ses avocats ont tenté de démonter point par point les accusations de détournement. Me El Hadji Diouf, l’un de ses défenseurs les plus virulents, a fustigé ce qu’il qualifie de « mesure absurde » :
« On ne peut accuser quelqu’un d’avoir détourné deux milliards et le libérer sans caution. Cela montre bien que l’accusation manque de sérieux. »
