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Analyse juridique : L’absence non autorisée du Premier ministre équivaut à une démission de fait(Abdourahmane Maiga)

En droit administratif, tout agent public — qu’il appartienne à la fonction publique d’État, territoriale ou hospitalière — est soumis au principe de l’autorisation préalable d’absence.
L’octroi d’un congé, quelle qu’en soit la nature (annuel, exceptionnel ou pour convenance personnelle), doit obligatoirement être autorisé par l’autorité hiérarchique compétente, laquelle fixe par écrit la date de départ et la date de reprise.

En l’absence de cette autorisation formelle, le départ de l’agent est assimilé à un abandon de poste, constitutif d’une faute disciplinaire grave entraînant la radiation des cadres ou le licenciement selon les textes en vigueur.
Cette règle, d’ordre public, s’applique à tout agent public, quel que soit son rang.

Application au cas du Premier ministre

Le Premier ministre, en vertu de l’article 49 de la Constitution de la République du Sénégal, est nommé par le Président de la République, qui dispose également du pouvoir de mettre fin à ses fonctions.
Ce lien de subordination constitutionnelle implique que toute absence prolongée ou tout congé du Premier ministre doit être expressément autorisé par le Président de la République, à travers un décret pris en Conseil des ministres ou signé par le chef de l’État.

À défaut d’un tel décret, toute absence du Premier ministre est dépourvue de base légale et constitue un manquement grave aux obligations de fonction.
Une telle situation s’analyse en démission de fait ou en abandon de poste, dès lors que le titulaire du poste s’absente sans l’accord de son autorité de nomination.

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